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Livre audio - Seconde
Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?

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Bruno Déchamps


Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?


Programme de Seconde
Sciences économiques et sociales


G.E.P. de S.E.S.
Académie de Versailles

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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?


  1. Le processus de socialisation
  2. Les instances de socialisation
  3. La socialisation différenciée
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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
  1. Le processus de socialisation
    1. Définition du processus
    2. La durée du processus
    3. Ce que veut dire apprendre
    4. Comment apprenons-nous ?
    5. Ce que signifie intérioriser
    6. La notion de culture
    7. Les notions de valeurs et de normes
    8. Les instances de socialisation
Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
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  1. Le processus de socialisation
    1. Définition du processus
La socialisation est un processus au cours duquel un individu apprend et intériorise tout au long de sa vie les éléments de la culture de son groupe sous l’influence d’instances de socialisation.

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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
  1. Le processus de socialisation
    1. La durée du processus
Intéressons-nous tout d’abord à la durée de ce processus.

Il débute dès la naissance (et parfois même avant), se poursuit tout au long de l’enfance puis de l’adolescence et perdure tout au long de l’âge adulte, jusqu’à notre mort.

Le processus est toutefois bien plus intense avant l’âge adulte (socialisation primaire) et connaît une acuité moindre ensuite (socialisation secondaire).
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  1. Le processus de socialisation
    1. Apprendre
Apprendre, c’est acquérir des connaissances ( des savoirs), c’est aussi être capable de les mettre en application (savoir-faire).

Enfin, il faut également apprendre à maîtriser son comportement en société, les savoir-être.
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  1. Le processus de socialisation
    1. Comment apprend-on ?
Comment apprenons-nous toutes ces choses ?
On peut distinguer quatre voies, quatre mécanismes d’apprentissage :
  • La répétition : répéter les gestes, les attitudes, les exercices permet au bout d’un certain temps de maîtriser les comportements attendus.
  • L’imitation : imiter le comportement de ses parents de ses camarades permet également de savoir ce qu’il convient de faire ou de penser.
  • Les essais et les erreurs : face à une situation nouvelle, on peut tester un comportement particulier. En fonction des échecs (erreurs) et des réussites liés à ces essais, on pourra déterminer le comportement le plus adapté à cette situation nouvelle.
  • Les sanctions : appliquées par les instances de socialisation ces sanctions peuvent être positives (récompenses) ou négatives (punitions). Ces sanctions peuvent être de nature physique (caresse ou gifle), économique (faire fortune, payer une amende), sociale (être bien vu, être mal vu), surnaturelle (paradis, enfer).
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  1. Le processus de socialisation
    1. Intérioriser
Mais apprendre ne suffit pas.

Pour mieux ancrer en nous ce que nous apprenons, le processus de socialisation doit faire en sorte que nous intériorisions ce que nous apprenons.

Intérioriser signifie que ce que l’on a appris semble nous devenir naturel.

Ainsi la bipédie est le fruit d’un long processus d’apprentissage, mais lorsqu’il est maîtrisé, on oublie le processus au point de considérer la marche comme quelque chose de naturel.
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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
  1. Le processus de socialisation
    1. Culture
Reste à savoir ce que l’on va apprendre et intérioriser.

La plupart des choses que nous faisons, pensons, ressentons ne sont pas naturelles, elles sont le fruit de ce processus d’apprentissage et constituent notre culture.

La notion de culture peut avoir deux sens bien différents.
  • Au sens courant, elle renvoie à un ensemble de connaissances intellectuelles.
  • Mais au sens sociologique, elle désigne l’ensemble des modes de vie d’un peuple, toutes les manières d’agir de penser de sentir qui sont apprises et partagées.
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  1. Le processus de socialisation
    1. Valeurs et normes
Cette culture au sens sociologique du terme va se traduire par un ensemble de valeurs et de normes qui orientent nos comportements.

Les valeurs représentent des idéaux, des principes moraux, des abstractions. On peut évoquer par exemple la politesse, l’honnêteté, l’égalité…

Les normes sont leur traduction dans la réalité, elles sont concrètes et représentent des règles de comportement.

Ainsi par exemple la politesse est une valeur qui va se traduire par le fait que nous nous disions bonjour, que nous ne nous coupions pas la parole,..

L’honnêteté se traduira également par le fait de ne pas tricher, de ne pas voler.

L’égalité, une des valeurs centrales de la République française s’inscrira par exemple dans des lois assurant la parité entre les hommes et les femmes.

Vous noterez que pour chaque valeur peuvent correspondre plusieurs normes.
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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
  1. Le processus de socialisation
    1. Instances de socialisation
Cette culture est transmise par des instances de socialisation, c’est-à-dire des agents ayant pour rôle de participer au processus de socialisation.
  • La famille,
  • l’école,
  • les groupes de pairs (amis),
  • les médias
figurent parmi ces instances de socialisation.
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  1. Les instances de socialisation
    1. Qu'est-ce qu'une instance de socialisation ?
    2. Le rôle de la famille
    3. Le rôle de l’école
    4. Le rôle des médias
    5. Le rôle des pairs
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Comment devenons-nous des acteurs sociaux ?
  1. Les instances de socialisation
    1. Qu'est-ce qu'une instance de socialisation ?
Le processus de socialisation est mis en œuvre par des instances de socialisation, c’est-à-dire des agents ayant pour rôle la mise en œuvre du processus de socialisation, la transmission de valeurs et de normes.

Un individu est donc influencé par de nombreuses instances qui concourent à façonner son comportement, ses façons d’agir, de penser, de sentir.

Ainsi par exemple ses goûts alimentaires seront orientés par ses parents mais également par l’école (cantine, transmission de savoirs autour des bonnes et mauvaises pratiques alimentaires), par ses amis ou groupes de pairs (partage de repas hors domicile ou au domicile), éventuellement par sa religion, les médias (émissions culinaires, blogs et sites internet de recettes, livres de recettes,…).
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  1. Les instances de socialisation
    1. Le rôle de la famille
Le rôle de la famille dans le processus de socialisation est particulièrement important car :
  • Elle intervient dès la naissance et jusqu’à notre mort.
  • Son influence est quotidienne la plupart du temps.
  • Elle joue souvent sur un mode affectif pour transmettre ses valeurs et ses normes.
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  1. Les instances de socialisation
    1. Le rôle de l’école
Le rôle de l’école est aussi primordial car :
  • Elle intervient précocement (vers 2-3 ans souvent), à un âge où l’on retient facilement ce qui est transmis.
  • Elle transmet des savoirs et des savoir-faire dans les différentes disciplines étudiées.
  • Elle transmet des savoir-être, des façons de se comporter en société (politesse, respect de l’autorité, tenue en classe, respect d’un règlement intérieur, respect des horaires,…).
  • Elle permet à l’individu de découvrir d’autres valeurs et normes que celles transmises par sa famille.
  • Elle transmet des valeurs et normes qui seront partagées par tous (l’école est obligatoire), forgeant ainsi le minimum nécessaire d’une culture commune pour la vie en société.
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  1. Les instances de socialisation
    1. Le rôle des médias
Les médias ont pris une ampleur sans précédent avec la multiplication des moyens de communication de masse : presse, radio, télévision, smartphones et réseaux sociaux, internet.

Ils exercent une action socialisatrice parfois recherchée : émissions éducatives et d’information (radio, télévision, vidéos en ligne), livres et journaux éducatifs, mais aussi réseaux sociaux.

Ils exercent aussi une action socialisatrice non recherchée en véhiculant des valeurs, modèles, clichés, stéréotypes, notamment lors d’émissions de divertissement, dans les films ou à l’occasion de la diffusion de messages publicitaires.
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  1. Les instances de socialisation
    1. Le rôle des pairs
Les groupes de pairs sont constitués de personnes partageant un certain nombre de points communs : âge, goûts, activités,…

Au travers des interactions qui se nouent au sein de ces groupes, particulièrement à l’adolescence, les individus intériorisent des valeurs et des normes spécifiques, parfois en contradiction avec les valeurs et les normes véhiculées par la famille ou l’école.

Ils contribuent à forger des sous-cultures, c’est-à-dire des ensembles de valeurs et de normes qui diffèrent dans un certain nombre de domaines de la culture dominante, de la culture la plus répandue : skateurs, rappeurs, gothiques, sportifs, geeks,…

Leur influence est renforcée par le contact quasi permanent qu’entretiennent les jeunes grâce à leur téléphone et leur connection aux réseaux sociaux.
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  1. La socialisation différenciée
    1. Socialisation différenciée et reproduction sociale
    2. Socialisation différenciée selon le genre : le rôle de la famille
    3. Socialisation différenciée selon le genre : le rôle de l’école
    4. Socialisation différenciée selon le milieu social : le rôle de la famille
    5. Socialisation différenciée selon le milieu social : le rôle de l’école
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  1. La socialisation différenciée
    1. Socialisation différenciée et reproduction sociale
Si le processus de socialisation transmet des normes et des valeurs, celles-ci ne sont pas nécessairement identiques pour toutes les catégories de la population.

Ainsi, notre société confère bien souvent dans de nombreux domaines des rôles différents aux femmes et aux hommes.

De même, les comportements des individus, leur culture, peuvent être assez différents selon leur milieu social.

Le processus de socialisation transmet donc des valeurs et des normes adaptées à ces différentes catégories de la population, perpétuant ainsi au fil du temps des différences, des inégalités entre ces catégories, c’est-à-dire des différences se traduisant par des avantages ou des désavantages entre ces catégories.

Ce phénomène favorise la reproduction sociale, c’est-à-dire le fait que les individus occupent les mêmes positions sociales d’une génération à l’autre.
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  1. La socialisation différenciée
    1. Socialisation différenciée selon le genre : le rôle de la famille
Dès le plus jeune âge, les parents adoptent des comportements différents selon le sexe de leur enfant.

Ainsi le choix des vêtements, de la couleur de la chambre, des jouets vont bien souvent correspondre au sexe de l’enfant.

Les activités sportives, les loisirs sont orientés très nettement en fonction du sexe, laissant apparaître des attentes fortes de la part de la famille quant aux valeurs et normes attachées aux genres masculin et féminin.

Aux filles la grâce, l’élégance, la douceur, aux garçons la force, l’opposition, la compétition.

Les petites filles seront ainsi conduites à imiter leur mère.

Les petits garçons, quant à eux, à imiter leur père.
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  1. La socialisation différenciée
    1. Socialisation différenciée selon le genre : le rôle de l’école
Les enfants qui arrivent à l’école maternelle ont déjà des comportements différents selon leur genre provenant de l’action socialisatrice de la famille, des groupes de pairs et des médias.

Les filles semblent ainsi mieux préparées au milieu scolaire (plus calmes, attentives, soignées, obéissantes) que les garçons (plus agités, moins obéissants).

Elles réussiraient alors mieux à l’école dans un premier temps, mais limiteraient plus souvent que les garçons leurs ambitions scolaires.

Les garçons quant à eux, bénéficieraient de leur esprit de compétition pour s’imposer dans les filières les plus prestigieuses.

L’école peinerait donc à corriger ces différences de comportement selon le genre débouchant finalement sur des inégalités en matière d’orientation : les filles seraient plus nombreuses dans les filières littéraires moins prestigieuses, les garçons dans les filières scientifiques plus valorisées dans la société.
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  1. La socialisation différenciée
    1. Socialisation différenciée selon le milieu social : le rôle de la famille
Les valeurs et les normes transmises lors de la socialisation diffèrent selon le milieu social d’origine des individus.

L’apprentissage du langage est ainsi fortement marqué par le milieu social.

Dans les milieux les plus favorisés (cadres supérieurs, professions libérales), on utilise un vocabulaire et une syntaxe plus riches, les sujets de discussion portent plus souvent sur des idées, des abstractions.

Dans les milieux populaires (ouvriers, employés), le vocabulaire et la syntaxe sont moins riches, les sujets de discussion portent plus souvent sur des choses concrètes.

De même, les pratiques culturelles initiées par les parents varient fortement selon les milieux sociaux.

Dans les milieux les plus favorisés, la lecture, la fréquentation des musées, les visites de monuments historiques, le cinéma, le théâtre, sont des activités bien plus fréquentes que dans les milieux populaires qui privilégient la télévision.
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  1. La socialisation différenciée
    1. Socialisation différenciée selon le milieu social : le rôle de l’école
Les valeurs et les normes transmises par la famille en fonction du milieu social jouent un rôle considérable dans le parcours scolaire des enfants.

Le langage, les attitudes, les activités développées dans les milieux les plus aisés sont favorables à la réussite scolaire des enfants de ces milieux. La culture familiale est alors très proche de la culture scolaire, favorisant les apprentissages.

Par contre, les éléments de la culture populaire transmise dans les milieux modestes sont bien plus éloignés de cette culture scolaire, impliquant un processus d’adaptation de l’enfant à cette culture nouvelle pour lui.

Ainsi d’importantes inégalités apparaissent en matière d’échec scolaire (redoublement, sortie précoce du système sans diplôme), en matière d’orientation (filières professionnelles, technologiques et cycles courts plus souvent dans les milieux populaires; filière générale et cycles longs plus souvent dans les milieux les plus aisés).

L’école ne corrigerait donc pas les différences de culture familiale et favoriserait ainsi la perpétuation des positions sociales, c’est-à-dire la reproduction sociale.

Bruno Déchamps

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Sciences économiques et sociales
Programme de Seconde

  • Savoir que la socialisation est un processus.
  • Être capable d’illustrer la pluralité des instances de socialisation et connaître le rôle spécifique de la famille, de l’école, des médias et du groupe des pairs dans le processus de socialisation des enfants et des jeunes.
  • Savoir illustrer le caractère différencié des processus de socialisation en fonction du milieu social, du genre.


Bruno Déchamps est professeur de S.E.S. au lycée Évariste Galois de Sartrouville (78).