C’est la déclaration Schuman du 9 mai 1950 qui est considérée comme l’acte fondateur de l’intégration européenne. Robert Schuman alors ministre des affaires étrangères propose la création d’une Communauté européenne du charbon de de l’acier dont les pays membres mettraient en commun leur production de charbon et d’acier. Dès cet acte fondateur, Robert Schuman, précise que : « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble » mais par étapes successives : il annonce donc la progressivité du processus d’intégration.

1951 : création de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l’acier) / 1957 : traité de Rome (création de la CEE) / 1993 : marché unique (libre circulation des biens, des services et des facteurs de production) / 1999 : création de l’Union économique et monétaire (mise en circulation de la monnaie unique)

Les différentes étapes du processus européen d’intégration se retrouvent dans la théorie de l’intégration développée par Bela Balassa : Traité de Rome qui instaure la CEE (1957) --> Union douanière / Marché unique (1993) --> Marché commun / Politiques communes (PAC, politique de la concurrence) --> Union économique / UEM depuis 1999 avec mise en circulation de l’euro --> Union économique et monétaire / Il convient de remarquer que l’Union européenne n’est jamais passée par l’étape de la simple zone de libre-échange mais s’est directement constituée comme une union douanière avec un tarif extérieur commun.

On peut considérer que l’union économique est inachevée puisqu’il n’existe pas de politique fiscale harmonisée ni de véritable politique budgétaire européenne (le budget européen est très limité). Il n’existe pas non plus de véritable politique sociale concernant les retraites ou la pauvreté par exemple.

La construction européenne ne se limite pas à un processus d’intégration économique. Cette dernière se double d’une intégration politique avec des transferts de souveraineté à des institutions supranationales comme la banque centrale européenne en charge de la politique monétaire, la commission européenne, le parlement européen et la cour de justice de l’Union européenne.

On peut considérer que l’intégration est d’un côté un processus par lequel, par la signature de traités, des États tentent de constituer un espace économique unique : c’est ce que l’on peut appeler l’intégration économique. Mais c’est aussi un processus par lequel les États transfèrent une partie de leur souveraineté à des institutions supranationales comme la commission européenne par exemple : il s’agit là de la dimension politique de l’intégration.

D’un côté les producteurs peuvent renforcer leur compétitivité-prix par la suppression des droits de douane, l’extension des marchés, la spécialisation et l’accroissement de la concurrence et de l’autre, du fait ce ces deux derniers éléments, ils pourront également renforcer leur compétitivité hors-prix. L’amélioration de ces deux formes de compétitivité conduit à un accroissement de la production pour les producteurs.

D’un côté, le marché unique devrait permettre la baisse des prix mais aussi l’augmentation des revenus ce qui conduira à une amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs. De l’autre, il devrait également permettre aux consommateurs d’accéder à une plus grande diversité de produits ce qui entraînera une élévation du niveau d’utilité. Ces deux éléments plaidant en faveur d’une augmentation de la demande.

Le marché unique doit donc favoriser à la fois la croissance de l’offre mais aussi la croissance de la demande donc il doit favoriser la croissance économique.